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On nous dit souvent qu’être vegan est la panacée, la solution durable à tous nos problèmes de santé et d’environnement. De nombreux écologistes ont déjà adopté un régime végan aussi appelé végétalien. Mais est-il vraiment possible pour tout le monde de se passer complètement de produits d’origine animale? Le régime végan est-il vraiment le mode d’alimentation le plus durable pour réduire nos émissions carbone ? Existe-t-il d’autres solutions pour réduire son impact environnemental lié à son alimentation?
Après un premier article en 2 parties sur la façon dont certains écologistes osent voyager alors qu’ils sont censés prendre soin de la planète ( “Pourquoi voyager en avion si on l’âme écologiste – 1/2” et “Comment voyager écolo hors frontières? Question de compromis – 2/2), j’aborde maintenant la question de l’alimentation et de son impact sur l’environnement, que ce soit nos achats ou notre régime alimentaire, dans notre nouvelle catégorie “Controverses environnementales”.
Certains écologistes puristes accusent parfois les écologistes – ou toute personne qui se soucie de la planète – de dissonance cognitive si leur régime alimentaire comprend des produits d’origine animale.
Peut-on être écologiste sans être végan?
Vous vous dîtes écolo, mais vous n’êtes pas végan, ni même végétarien? Vous ne seriez pas à moitié hypocrite? C’est ce que j’entends tout le temps de la part de ces perfectionnistes qui pensent – après avoir vu Cowspiracy – que le problème écologique majeur est la viande et qu’il suffit de s’en passer pour résoudre tous nos problèmes liés au changement climatique. Solution efficace donc… Si seulement c’était si simple…
Même certains végans commencent à comprendre qu’être aussi obsessionnel peut en fait être contre-productif et aliéner les gens de leur mouvement.
Vegan, végane, végétalien, végetarien? C’est quoi?
Avant d’aller plus loin, sur le sujet, commençons par mieux comprendre ces termes. Si vous cherchez sur le Petit Larousse la définition du mot végan – qui peut être aussi épelé sans accent à l’anglaise (vegan) ou végane – cela veut dire que la personne suivant ce régime (véganisme) se passe non seulement de tout produit alimentaire de provenance animale (incluant des sous produits comme le miel), mais aussi refuse d’utiliser tout produit non alimentaire tels que le cuir, les cosmétiques ou les vêtements qui contiennent des traces animales.
L’idée, plutôt noble, est d’éviter la souffrance animale et son exploitation pour qu’ils soient aussi libres que nous, qui sommes aussi des animaux selon l’idée végane. Ils vont donc plus loin que le végétalisme qui ne se réfère qu’à l’alimentation.
Pourquoi devenir végan?
Il fut un temps où je pensais qu’être végan était le geste le plus durable et le plus important pour sauver des vies et la planète et que je devais l’adopter si je voulais être cohérente à mes valeurs. Beaucoup d’écolos comme Greta Thunberg, Aurélien Barrau, ou même des organisations comme Sea Shepherd sont vegans.
Pourtant ce n’est pas si simple…
Et même Greenpeace s’en rend compte, et bien qu’ils encouragent tous ceux qui le peuvent à l’être, ils admettent que tout le monde ne peut pas être végan.
Le véganisme : un régime qui ne convient pas à tout le monde
Environ 10 à 15 % de la population souffre du syndrome du côlon irritable, de troubles digestifs ou d’autres maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Pour certains d’entre eux, un régime riche en fibres est excellent. Plus ils consomment de fruits et de légumes, mieux ils se sentent.
Pour d’autres, c’est exactement le contraire. Plus ils consomment de fruits et de légumes, plus leurs symptômes s’aggravent.
Et puis il y a ceux qui ont des symptômes variables: un jour, ils tolèrent les légumes, et le lendemain, ils doivent absolument les éviter, et doivent se limiter à ingérer des protéines animales pour se remettre…
Même si les gens souffrent de la même maladie, elle peut se manifester de manière très différente.
C’est un point commun plutôt contre-intuitif à de nombreux troubles de la santé. Nous en avions discuté lors de notre entretien avec les femmes qui vivent à Barcelone atteintes d’une maladie rare, le SED.
Allergies et intolérances alimentaires
Je voulais absolument que mon régime végétalien me convienne, en raison de mes convictions environnementales. J’ai donc demandé conseil à plusieurs professionnels de la santé (nutritionnistes, naturopathes, médecins). Tous m’ont dit que je ne pouvais pas fonctionner avec un régime 100 % végétalien, même si l’un d’entre eux est lui-même végan… Mon corps ne tolère pas la plupart des protéines végétales. J’ai une intolérance au fructose et il y a beaucoup de légumes que je ne digère pas. Ce dont j’ai besoin, c’est d’un régime pauvre en FODMAP qui inclut des produits d’origine animale pour mieux gérer ma maladie chronique.
Et ce n’est pas seulement moi… Il y a des millions de personnes qui se soucient du bien-être animal et environnemental, et qui sont incapables de fonctionner avec un régime végan. Beaucoup ont essayé pendant des années et ont fini par abandonner à cause de problèmes de santé, même s’ils ou elles ont essayé d’éviter les carences liées au régime vegan, en prenant des complément alimentaire à base de protéine végétale ou avec des vitamines style B12. J’ai parlé à tant de personnes dans cette situation… Cela fait-il d’elles des écologistes hypocrites?
Il y a aussi un énorme problème dans la communauté végan puriste : la culpabilité induite chez celles et ceux d’entre nous qui ne peuvent pas être au meilleur de notre forme avec un régime végan. C’est toujours de notre faute, nous n’avons pas assez essayé, nous avons mal fait la transition, nous n’avons pas fait appel au bon professionnel pour nous guider, etc.
Avec le syndrôme qui me touche, je suis constamment en contact avec des professionnels de la santé et des médecins. J’ai même consulté des médecins privés qui sont parmi les meilleurs, à Paris, Barcelone et Toulouse, dont certains sont végans ou ex-végans. En fin de compte, chaque corps est différent. Nous devrions arrêter de nous culpabiliser et faire ce qui est le mieux pour notre corps et notre santé.
Le rapport du GIEC indique que nous devrions manger moins de viande pour atténuer le changement climatique. De nombreux végans utilisent ces arguments et extrapolent en disant que nous devrions tous devenir végans pour que notre alimentation soit durable et pour sauver la planète. Malheureusement, il n’y a jamais de solution simple à un problème complexe. Et si vous lisez le rapport du GIEC, vous verrez qu’il n’exclut pas la viande :
Les “régimes alimentaires sains et durables” favorisent toutes les dimensions de la santé et du bien-être des individus ; ont une faible pression et un faible impact sur l’environnement ; sont accessibles, abordables, sûrs et équitables ; et sont culturellement acceptables, comme le décrivent la FAO et l’OMS. Le concept connexe de régimes alimentaires équilibrés fait référence aux régimes qui comportent des aliments d’origine végétale, tels que ceux à base de céréales secondaires, de légumineuses, de fruits et légumes, de noix et de graines, et des aliments d’origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de GES, comme le décrit la SRCCL.
GIEC – Changement climatique 2022 : Atténuation du changement climatique – Résumé pour les décideurs politiques.
D’ailleurs, pas tous les défenseurs des animaux sont végans ni même végétariens. Dans l’interview passionnante de Thinkerview, le primatologue Frans de Waal dit à la minute 58’ qu’il n’est pas végétarien et qu’il a simplement réduit la quantité de viande qu’il consomme:
“ J’essaie de réduire (…) je mange surtout du poisson en fait, plus que d’autres viandes mais chez les biologistes on trouve peu de végétariens je crois. Ça existe bien sûr mais on a tellement l’habitude de voir des animaux qui mangent des animaux qu’on n’est pas troublé par cette idée et (ce qui) me trouble c’est plutôt comment on traite les animaux dans notre (…) industrie agricole, (c’est) le traitement des animaux (qu’) il faut qu’on change (…) on reconnaît le degré d’évolution d’une civilisation à sa façon de traiter ses animaux.”
Frans de Waal
Le soja : une protéine de substitution saine et durable pour un régime vegan ?
Quand on a une intolérance aux FODMAPs (dont les haricots ou pois), on pense au soja comme un bon substitut aux protéines. Cependant, une trop grande quantité de soja n’est pas bonne pour tout le monde non plus.
Dans mon cas, j’ai réalisé après un voyage au Japon que le soja pouvait me rendre malade si j’en consommais trop. Après avoir discuté avec un naturopathe en France, il a compris, à travers sa propre expérience de végan et aux centaines de patients qu’il a suivis tout au long de sa carrière, que le soja ne convenait pas non plus à tout le monde. Cela dépend de la génétique, des habitudes et aussi de facteurs externes. Certaines personnes s’épanouissent avec le soja, d’autres peuvent tomber malades. Certaines auront même des allergies au soja, peu importe qu’il soit issu de l’agriculture bio ou qu’il soit fermenté…
Alors il faut bien avouer que pour être végan sans soja, sans gluten, sans légumineuses… c’est un peu compliqué pour suivre un régime équilibré quand même…
Heureusement, la majorité des végans le comprend, mais il y a malheureusement une minorité grandissante qui ne peut pas l’entendre…
Végan ou pas? Et si le véganisme n’était pas la meilleure solution pour la planète ?
Après m’être informée à travers des livres, des reportages et des articles sur le sujet, j’ai réalisé qu’abandonner complètement la viande ne sauvera ni les animaux ni la planète.
La manière dont nous cultivons les terres et dont nous élevons les animaux compte davantage que ce que nous mangeons.
J’ai appris des spécialistes de l’agriculture régénératrice / permaculture que 60 % de la biomasse vit dans les sols et que ce qui les tue le plus sont les pesticides, les engrais chimiques et le labourage.
L’agriculture régénératrice ou régénérative : une solution plus durable qu’être vegan ?
Les animaux élevés dans des pâturages en rotation protègent en fait la terre de l’érosion et enrichissent la biodiversité. Cela pourrait être une solution à notre empreinte carbone, car un sol sain peut en stocker.
Si nous cessons complètement de travailler avec les animaux, comme le suggèrent les végans purs, nous devrons compter exclusivement sur les machines et les combustibles fossiles. Est-ce vraiment une solution durable ?
Si nous achetons aux agriculteurs locaux, comme Nuría l’expliquait dans cet entretien sur les causes de la perte de biodiversité, nous les aidons à continuer d’exister et éviter qu’ils ne se fassent avaler par les monstres que sont les monocultures et les entreprises d’agriculture intensive qui souvent maltraitent les animaux et la terre.
Végétarien ou flexitarien : deux autres options durables en dehors du véganisme.
Trop de viande n’est bon pour personne.
Je connais de nombreuses personnes qui ont réduit de manière drastique leur consommation de viande et d’œufs, en procédant par étapes. Dans de nombreux cas, il est sain de remplacer le lait de vache par des options végétales comme les boissons à base d’avoine ou de riz, et de consommer des yaourts allégés à base de noix de coco.
Certains types de produits laitiers peuvent être très sains, comme certains types de fromage ou le kéfir de chèvre.
Il existe d’autres options végétaliennes présentant des avantages similaires, comme le kombucha. Mais pour certaines personnes, le kéfir est plus efficace pour leur santé digestive.
Les personnes soucieuses de l’environnement prennent des mesures supplémentaires pour s’assurer que les produits laitiers qu’elles achètent ont le moins d’impact possible. Par exemple, elles achètent souvent des produits bios et locaux, et regardent toujours comment le type d’élevage.
Cependant, ce n’est jamais suffisant pour l’écologiste pur et dur.
Le problème est le même que celui évoqué dans l’article sur l’écologiste voyageur… On part sur le même raisonnement qui est le suivant: si tout le monde mangeait des produits d’origine animale bios, il n’y en aurait pas assez pour tout le monde, car nous sommes 8 milliards sur cette planète… (Pareil avec l’avion, si 8 milliards d’individus prenaient l’avion, ce serait insoutenable). Cependant, mon raisonnement est le même que pour celui de l’avion: ce n’est qu’un calcul hypothétique et simplifié à l’extrême qui ne tient pas compte de tous les facteurs. Dans le cas de l’alimentation, il existe des facteurs géographiques, de goûts personnels ou génétiques.
Mais c’est ainsi qu’un écologiste dans l’âme qui mange de la viande finit par être à nouveau étiqueté d’hypocrite. Peu importe les efforts qu’il ou elle déploie pour ne pas acheter de viande issue de l’élevage intensif.
Hors, végan ou pas, de nombreux écologistes comprennent la notion de qualité par rapport à la quantité. Ils mangent moins mais de meilleure qualité, car – encore une fois – c’est une question d’équilibre et de santé.
Empreinte carbone et changement climatique :
Quand on est un écologiste pur et dur, on se pose toujours la même question : quelle est notre empreinte carbone individuelle. Bien que j’expliquerai dans un prochain article que ce concept a en fait été inventé par les industries les plus polluantes de la planète…
D’ailleurs, même Greta Thunberg a avoué ne plus trop faire de fixation sur son empreinte carbone et ne pas la connaître, lors de son passage dans l’émission La Terre au Carré en octobre 2022.
En tout cas, j’ai calculé différentes empreintes carbone à partir de sources officielles. Étonnamment, il n’y avait pas une grande différence entre un régime flexitarien et un régime végan.
Alors, aux nombreux végans avec qui j’ai échangé et qui nous insultent, arrêtez… Je suis ravie que vous fassiez votre part, et je soutiens votre régime si cela vous convient. Vous nous avez montré qu’il est possible de consommer moins de viande, certain.e.s partagent même des recettes véganes délicieuses, et je vous en suis reconnaissante.
La question ici n’est pas si on est pour ou contre être végan. Chacun.e est libre de ses choix. Dans notre carnet d’adresses durables et inclusives, nous promouvons souvent des restaurants végans car c’est aussi un choix de vie qu’il est important de respecter, et une manière d’apprendre à consommer moins de viande. Mais acceptez que certaines personnes ne peuvent pas être 100% véganes, et qu’elles ne sont pas pour autant des monstres ou des environnementalistes à moitié hypocrites ou schizophrènes.. comme on l’entend parfois avec des végans extrémistes dont je ne citerai pas les noms…
Un.e véritable écolo se doit-il/elle de manger du bio en permanence ?
Je suis navrée pour les animaux et insectes qui meurent à cause des produits chimiques, ou pour les risques que nous prenons pour notre santé…
Malheureusement, nous ne pouvons pas ignorer que beaucoup de gens ne peuvent pas se le permettre. Dans mon cas, ma maladie chronique m’a causé quelques revers financiers, je ne peux donc pas toujours acheter du bio, même si je privilégie toujours la qualité à la quantité.
Toutefois, si vous pouvez vous le permettre, vous devriez vraiment privilégier l’agriculture régénérative, la permaculture ou l’agroécologie, qui sont encore meilleures que la simple agriculture bio. D’après mes recherches, c’est l’un des gestes écologiques les plus importants ! Les sols ont une grande capacité d’absorption des émissions de CO2, s’ils sont vivants et non morts dans des monocultures chimiques comme nous le faisons en ce moment…
Et, s’ils sont combinés avec des pâturages rotatifs pour les animaux, ils enrichissent les sols et aident en termes d’érosion, évitant – entre autres – sécheresses, feux de forêt et inondations.
Il est crucial de s’opposer aux industries des pesticides et des OGM comme Bayer Monsanto et leurs partisans comme Bill Gates, si on veut vivre sur une planète plus saine.
Cependant, je dois admettre qu’il est très difficile de trouver ce type d’aliments. Et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles j’ai créé le carnet d’adresses de Planeta Sana. Si nous dépensons notre argent pour ce type d’aliments, nous soutenons les agriculteurs locaux qui contribuent à restaurer nos sols, à stocker du carbone et à protéger la biodiversité. N’hésitez donc pas à partager toute bonne adresse d’un agriculteur local ou un magasin que vous connaissez où vous pouvez vous procurer ce type d’aliments.
Que pouvons-nous faire d’autre, en tant que personnes soucieuses de l’environnement, en ce qui concerne notre alimentation ?
Mangez local.
Vous n’avez pas les moyens d’acheter des aliments bios ? Dans ce cas, rendez-vous sur votre marché local et achetez des produits de votre région. Le transport est l’un des principaux facteurs du changement climatique, car la plupart des denrées alimentaires sont transportées par la route, ce qui consomme beaucoup de combustibles fossiles. Si vous pouvez au moins acheter des produits de votre région, vous réduisez indirectement votre empreinte carbone.
Lorsque vous allez au restaurant, essayez d’en choisir un qui privilégie également les aliments locaux.
Et si vous avez la chance d’avoir un jardin ou un espace pour cultiver vos propres aliments, c’est encore mieux !
Mangez des produits de saison.
Lorsque nous mangeons des aliments qui ne sont pas de saison, il y a de fortes chances qu’ils viennent de très loin, qu’ils aient utilisé des emballages ou beaucoup d’énergie pour les conserver (réfrigérateurs, congélateurs, serres chauffées artificiellement…).
Un autre avantage pour la santé de manger des aliments de saison est que les fruits et légumes contiennent généralement plus de vitamines et de minéraux.
Optez pour le zéro déchet.
Chaque fois que vous évitez le plastique ou tout type d’emballage, vous réduisez votre empreinte carbone. Le plastique est en effet fabriqué à partir de pétrole. Et comme je l’ai expliqué dans un autre article sur le recyclage, il ne peut pas être recyclé indéfiniment… Donc, lorsque vous allez dans un magasin zéro déchet, il y a moins de plastique qui finit dans les décharges et dans l’océan. C’est aussi très important pour éviter la mort de la faune marine qui confond le plastique avec de la nourriture.
Faites vos courses près de chez vous si vous le pouvez.
Si vous pouvez faire vos courses dans votre quartier, à pied ou à vélo, c’est mieux que de prendre votre voiture ou de vous faire livrer (à moins que la livraison soit faite en vélo!). Encore une fois, le transport est l’une des principales causes de pollution.
Si vous avez un magasin à proximité, même s’il est un peu plus cher, pensez à l’argent que vous économiserez sur l’essence et au CO2 que vous n’émettrez pas.
La nourriture que nous ne mangeons pas : le gaspillage alimentaire.
Vous ne pouvez donc pas être végan ou végétarien et vous ne pouvez pas vous permettre d’acheter des aliments issus de l’agriculture biologique ? Il y a un autre gros problème lié à notre alimentation auquel on ne pense pas forcément, et qu’on peut facilement régler ou réduire, ce qui pourrait vous permettre de contribuer activement à l’amélioration de votre santé et de celle de l’environnement ! Le gaspillage alimentaire est en fait l’une des principales causes du changement climatique.
J’en ai parlé dans un article sur notre empreinte hydrique et c’est stupéfiant !
Près d’un tiers de la nourriture que nous produisons est perdue ou gaspillée, et jetée.
En effet, c’est logique si on y réfléchit : tout type d’aliment a besoin de différentes sources d’énergie pour pousser (eau, électricité, etc). Tous ces éléments sont gaspillés s’ils finissent à la poubelle.
Et je ne parle même pas des aliments qui sont périmés et que vous devez jeter si vous ne voulez pas finir à l’hôpital pour empoisonnement alimentaire ! Je parle de la nourriture qui est en fait en parfait état.
Essayons de ne pas contribuer à tout ce gaspillage alimentaire. Nous pouvons être attirés par des offres spéciales du style 3 pour le prix de 2. Mais est-ce vraiment raisonnable si vous n’avez besoin que d’un seul aliment? Là encore, il faut faire attention à la publicité qui nous pousse à consommer plus que ce dont nous avons besoin.
Il existe également de très bonnes initiatives, comme des apps, qui permettent de trouver des aliments qui vont être jetés pour la moitié du prix que vous auriez normalement payé parce que leur date de péremption est proche, ou qu’ils ne se conservent pas longtemps (comme du pain ou des pâtisseries).
Si vous souhaitez économiser de l’argent, l’utilisation de ce type d’application peut vous aider à lutter contre le gaspillage alimentaire, à condition que vous n’achetiez que ce qui est vraiment nécessaire, bien entendu.
Vous pouvez également prévoir ce que vous allez manger avant de faire vos courses et vous en tenir à votre liste. Vous éviterez ainsi d’être tenté par des produits que vous n’utiliserez jamais.
Si vous voulez aller plus loin, il existe aussi d’excellentes façons de réutiliser vos déchets alimentaires.
J’ai récemment interviewé Andreea et elle nous explique ce que vous pouvez faire avec vos déchets de marc de café. Il peut être utilisé pour des recettes ou même comme exfoliant pour le corps !
Les aliments transformés.
Presque tous les aliments sont transformés. Mais il existe différents degrés de transformation.
Ce qui vient généralement à l’esprit, ce sont les aliments prêts à consommer, mais pas seulement. Il s’agit en fait d’un processus de transformation des aliments à l’aide d’une machine.
Il peut s’agir de beaucoup de choses : jus d’orange, pizza surgelée, biscuits…
Tous les aliments transformés n’ont pas le même impact. Certains sont bons car autrement, ils seraient jetés. Lorsqu’une ferme a des fruits abîmés, ils peuvent être transformés en confiture par exemple. C’est une bonne façon de transformer les aliments et d’éviter le gaspillage alimentaire.
Le problème vient généralement des aliments ultra-transformés, comme l’explique une étude dans Science Daily. Encore une fois, ce n’est pas tout blanc ou tout noir : tout est question d’équilibre.
Cette nouvelle étude révèle qu’au cours des 30 dernières années, le Brésil a connu une transition nutritionnelle vers un régime alimentaire plus riche en aliments ultra-transformés, et que, parmi les types d’aliments consommés, ce sont eux qui ont le plus contribué à l’aggravation des impacts sur les émissions de gaz à effet de serre, l’empreinte hydrique du pays et l’empreinte écologique, comme la déforestation.
En effet, ces processus nécessitent énormément d’énergie. Entre leur élaboration à la machine, leur stockage, leur réfrigération, leur emballage, le plus souvent en plastique, et leur transport, l’empreinte carbone de ce type d’aliments est élevée.
Une autre étude révèle qu’un repas cuisiné à la maison a un impact inférieur de 35 % à celui d’un plat cuisiné transformé. Même si bien sûr, une étude de la sorte a ses propres limites, et en pratique cela peut aussi dépendre d’autres facteurs comme le matériel et la méthode qu’on utilise pour réchauffer un plat préparé, s’il est congelé ou réfrigéré, ou si celui-ci nous permet d’éviter du gaspillage alimentaire…
Les aliments transformés sont également remplis d’additifs, de sels ou de sucres inutiles, d’huiles de palme, et sont pauvres en nutriments.
C’est donc tout bénéfice de ne pas en acheter, car si vous arrêtez de consommer des aliments ultra-transformés, non seulement la planète vous remerciera, mais votre corps aussi.
Soyez d’abord indulgent avec vous-même.
Mon principal message serait de penser à votre santé en priorité. Écoutez votre corps et mangez ce qui vous convient le mieux. Vous n’avez pas besoin de le mettre sous une telle pression au nom de l’environnement.
Le ou la parfait.e écologiste peut saper notre travail en nous traitant d’hypocrite s’il ou elle le souhaite. Mais cela n’aidera pas le climat ! Utilisez votre cerveau et réfléchissez. Pensez aux gens et à leurs limitations, pensez aux paysans qui essaient de bien faire le travail. Et ayez toujours à l’esprit l’équilibre, l’une de nos principales valeurs.
Dans de nombreuses régions du monde, être végan n’est pas viable, car les cultures végétales ne poussent même pas et les produits d’origine animale sont le seul moyen de survivre.
Je pense qu’il vaut mieux qu’il y ait des millions d’écologistes imparfaits dans le monde plutôt que de les exclure pour leur manque de “pureté”… L’écologie n’est pas une secte et on n’est pas là pour se juger les uns les autres, sans empathie et sans comprendre le parcours de chacun.e. Nous pouvons éduquer ou influencer, mais les gens devraient être capables de décider par eux-mêmes, surtout si nous communiquons avec bienveillance et compassion.
Nous n’avons pas besoin d’être parfaits pour prendre soin de l’environnement, de la planète et des êtres vivants. C’est ce que j’essaie de faire comprendre avec mon site web !
Et surtout, ce sont les gouvernements qui devraient nous permettre de vivre un mode de vie plus durable, en choisissant d’investir dans des projets plus respectueux de l’environnement et de réduire les industries nuisibles telles que les pesticides et l’agriculture intensive…
Donc si nous voulons être agressifs, ce ne devrait pas être les uns envers les autres, mais plutôt envers le système, nos gouvernements et surtout l’élite que nos gouvernements souvent corrompus protègent pour leurs propres bénéfices…
Agressivité ne signifie pas violence. Cela peut simplement être d’utiliser la loi, de s’organiser comme les Hollandais l’ont fait en poursuivant leur gouvernement en justice. Nous nous sommes lancés sur la même ligné en France, et nous voyons cette tendance s’étendre jusqu’en Inde.
Ma conclusion serait la suivante : Faites ce que vous pouvez pour manger mieux, plus sainement et de manière plus durable. Ne critiquez pas les autres avec vos préjugés et en pensant être mieux informé que les autres. Personne n’est parfait, et il ne s’agit pas d’une compétition !
Rappelez-vous que nos régimes alimentaires ne sont pas toujours des choix et ne sont pas forcément corrélés à un caractère généreux ou, au contraire, égoïste.
Les écologistes qui pensent être supérieurs aux autres sur le plan éthique ne font que prendre un raccourci. De nombreuses expériences prouvent que cette façon de penser n’a pas d’impact efficace et ne conduit pas au changement.
Nous avons besoin de plus d’empathie. Nous devons nous écouter les uns les autres.
Alors, avant de critiquer et de saper les efforts de quiconque pour améliorer son mode de vie durable, soyez d’abord à l’écoute, évitez les jugements trop hâtifs, et soyez compréhensif avec les autres.
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Prochainement, nous aborderons un sujet très controversé : la santé. Suivez notre page Facebook pour savoir quand notre nouvel article sera publié!