Repas di jardin bio reduisant son impact hydrique sans etre vegan

Manger durable sans être végan : des solutions concrètes, accessibles et saines

Peut-on vraiment manger durable sans être végan ?

Contrairement aux idées reçues, il existe des alternatives réalistes, accessibles et efficaces pour adopter une alimentation plus respectueuse de l’environnement, sans nécessairement renoncer aux produits d’origine animale. Dans cet article, nous explorons des solutions concrètes pour manger de manière responsable au quotidien.

Ce deuxième article fait suite à notre réflexion : Tout le monde peut-il être végan ? Santé, environnement et réalités.

Nous poursuivons ici la discussion avec des solutions concrètes et accessibles pour manger de façon plus durable, même sans adopter un régime 100 % végétalien.

Pourquoi le véganisme n’est pas l’unique voie pour protéger la planète

De nombreux livres, reportages et études soulignent qu’abandonner complètement la viande ne sauvera ni les animaux ni la planète. Ce qui compte avant tout, c’est la manière dont nous cultivons les terres et élevons les animaux. Certaines études, comme celle publiée dans The Lancet en 2019 par le comité EAT-Lancet, indiquent d’ailleurs que le régime le plus durable pour la planète comme pour la santé humaine est le régime méditerranéen ou flexitarien. Ce type d’alimentation est riche en végétaux, mais inclut aussi une petite quantité de produits d’origine animale bien choisis.

Des spécialistes de l’agroécologie rappellent que 60 % de la biomasse vit dans les sols. Ce sont les pesticides, engrais chimiques et labours intensifs qui tuent cette vie, bien plus que l’élevage raisonné.
La série documentaire Climate Lab, produite par l’Université de Californie en partenariat avec Vox et présentée par le Dr M. Sanjayan, rappelle d’ailleurs qu’il n’est pas nécessaire d’être végan pour lutter contre le changement climatique. De petits ajustements alimentaires peuvent avoir un impact significatif sans nécessiter un changement radical.

Manger responsable sans se ruiner : entre bio, local et bon sens

Acheter bio en permanence n’est pas toujours possible. Les personnes atteintes de maladies chroniques, notamment, peuvent avoir des dépenses de santé importantes. Cela peut limiter leur budget pour l’alimentation. Cependant, il est conseillé, dans la mesure du possible, de choisir au moins des produits bio pour les aliments les plus contaminés.
Ces aliments sont appelés les Dirty Dozen : 12 fruits et légumes très exposés aux pesticides (fraises, épinards, choux, raisins, etc.), selon les analyses de l’EWG. Ce choix permet de réduire son exposition aux pesticides.

Si vous le pouvez, privilégiez des aliments produits selon des pratiques agricoles respectueuses des sols et de la biodiversité. Les sols vivants stockent le carbone et réduisent les risques d’érosion, sécheresse ou inondation.
Ces produits sont encore difficiles à trouver. C’est pourquoi Planeta Sana est en train de lancer son carnet d’adresses participatif, pour faciliter leur repérage.

Flexitarisme, végétarisme : des régimes plus durables ?

De nombreuses études montrent qu’une consommation excessive de viande rouge ou transformée peut nuire à la planète comme à la santé. Toutefois, il n’est pas toujours nécessaire d’éliminer totalement les produits d’origine animale pour adopter une alimentation durable.

Beaucoup de personnes choisissent simplement de consommer moins, mais mieux. Elles privilégient la qualité : produits locaux, bio ou issus d’un élevage respectueux. De plus, elles intègrent davantage de végétaux à leurs repas.
Certains optent aussi pour des alternatives végétales, comme les boissons à base d’avoine ou de riz, ou les yaourts à base de coco. Ils continuent toutefois à consommer œufs, fromage ou lait avec modération.


Certains produits fermentés d’origine animale, comme le kéfir ou certains fromages, peuvent être bénéfiques pour la santé. Il en va de même pour des alternatives végétales comme le kombucha. Tout dépend des besoins nutritionnels, digestifs, et de la sensibilité de chacun.

Empreinte carbone : une comparaison à nuancer

Certains avancent que si 8 milliards de personnes consommaient de la viande bio, ce serait insoutenable. Ce raisonnement est souvent comparé à celui de l’avion. Nous en avions parlé dans l’article “Pourquoi voyager en avion si on a l’âme écologique ?“. Si tout le monde volait, la planète ne suivrait pas. Mais ce type de calcul simplifié ne prend pas en compte la diversité des situations géographiques, économiques et culturelles.

En réalité, l’empreinte carbone d’un régime flexitarien peut être proche de celle d’un régime végan, selon plusieurs études officielles (Poore & Nemecek, 2018 ; Clark et al., 2019 ; Drewnowski, 2020).

Mais attention : ces comparaisons sont souvent faites à apport calorique équivalent, sans prendre en compte les besoins nutritionnels réels. Or, le régime méditerranéen reste l’un des mieux équilibrés nutritionnellement, selon plusieurs sources scientifiques (EAT-Lancet, 2019 ; FAO, 2020). Il est aussi reconnu pour sa durabilité environnementale.

La série Climate Lab de l’Université de Californie, mentionnée plus haut, rappelle d’ailleurs qu’il n’est pas nécessaire de devenir végan pour avoir un réel impact positif : de petits changements peuvent déjà faire une grande différence, à condition de rester accessibles, équilibrés, et durables sur le long terme.

Même Greta Thunberg a reconnu lors d’un entretien dans “La Terre au carré” (octobre 2022) ne plus connaître précisément son empreinte carbone personnelle. La quête de pureté écologique n’est pas forcément la plus impactante.

Des habitudes concrètes à adopter au quotidien

Achetez local

Rendez-vous dans un magasin à proximité, même si un peu plus cher. Pensez à l’argent économisé sur l’essence et au CO₂ évité. Faites vos courses à pied ou à vélo quand c’est possible, ou privilégiez votre marché local.

On lit souvent que le transport ne représente qu’environ 10 % des émissions liées à notre alimentation (Our World in Data). Ce qui est vrai, en moyenne. Cependant, une étude récente citée par Le Monde montre que, si l’on prend en compte l’ensemble de la chaîne, le transport pourrait peser jusqu’à près de 20 % des émissions du système alimentaire mondial.

Et n’oublions pas que le transport est l’un des principaux facteurs du changement climatique, surtout par la route.

Les chiffres sur l’impact de la consommation de viande concernent surtout l’élevage intensif. C’est en effet la source principale de production carnée dans le monde. Pourtant, ce modèle n’est pas une fatalité. Des recherches suggèrent que des systèmes extensifs bien gérés pourraient réduire l’impact environnemental tout en apportant des bénéfices écosystémiques. Ce débat mérite un article à part entière. En attendant, continuez de lire ci-dessous pour comprendre pourquoi c’est un choix important.

Soutenir l’agriculture régénérative : une alternative durable au véganisme strict

L’agriculture régénérative, qui inclut l’élevage en pâturages avec rotation des parcelles, offre une solution durable allant au-delà du simple achat local. En effet, cette méthode protège les sols contre l’érosion, favorise la biodiversité et améliore leur capacité à stocker le carbone, réduisant ainsi notre empreinte écologique.

Si nous cessons totalement de travailler avec les animaux, comme le recommandent certains végans stricts, nous devrons compter presque exclusivement sur les machines agricoles et les combustibles fossiles pour entretenir les terres. Cela soulève alors des questions sur la durabilité réelle de cette approche.

En choisissant des produits issus de fermes locales engagées dans l’agriculture régénérative, nous contribuons à préserver des pratiques agricoles respectueuses. Ainsi, nous contribuons aussi à protéger ces exploitations de la concurrence des monocultures et de l’agriculture intensive, souvent associées à la dégradation des sols et à la maltraitance animale.

L’usage des terres et l’élevage extensif : une controverse nécessaire

Certains végans soulignent qu’il faudrait convertir les pâturages à la culture végétale pour produire plus de nourriture. En effet, un régime 100 % végétalien pourrait réduire jusqu’à 75 % des terres agricoles actuellement utilisées.

Mais ce chiffre masque une réalité importante : les deux tiers de ces terres sont non cultivables (sols arides, en pente, peu fertiles) et servent principalement au pâturage animalier.

De plus, des recherches montrent que des systèmes de pâturage bien gérés peuvent parfois atteindre des rendements comparables à ceux de l’élevage intensif, tout en contribuant à la séquestration de carbone et à la santé des écosystèmes.

Mangez de saison

Lorsque nous mangeons des aliments qui ne sont pas de saison, il y a de fortes chances qu’ils viennent de très loin. De plus, ils peuvent avoir été cultivés dans des conditions très énergivores (serres chauffées, réfrigération…). Manger de saison permet de limiter cet impact tout en bénéficiant de plus de nutriments.

Optez pour le zéro déchet

Chaque fois que vous évitez le plastique ou tout type d’emballage, vous réduisez votre empreinte carbone. Le plastique est en effet fabriqué à partir de pétrole. Et comme expliqué dans notre article sur le recyclage, il ne peut pas être recyclé indéfiniment…

Lorsque vous allez dans un magasin zéro déchet, il y a moins de plastique qui finit dans les décharges et dans l’océan. C’est aussi très important pour éviter la mort de la faune marine qui confond le plastique avec de la nourriture.

Les achats en vrac sont également une bonne solution pour réduire les emballages superflus, et sont souvent disponibles dans ce type de magasins.

Lutte contre le gaspillage alimentaire

Près d’un tiers de la nourriture produite est jetée. Cela gaspille également toute l’énergie et les ressources utilisées pour la produire. Pour réduire le gaspillage, prévoyez vos repas et cuisinez les restes. Utilisez des applications anti-gaspi et évitez les promotions « 3 pour le prix de 2 » si vous n’en avez besoin que d’un.

Des apps intelligents contre le gaspillage alimentaire

Il existe aussi de très bonnes initiatives, comme certaines applications qui permettent de trouver des aliments bientôt jetés à moitié prix. C’est le cas des produits dont la date de péremption approche ou qui se conservent peu, comme le pain ou les pâtisseries.
Si vous souhaitez économiser de l’argent, l’utilisation de ce type d’application peut vous aider à lutter contre le gaspillage alimentaire. À condition que vous n’achetiez que ce qui est vraiment nécessaire, bien entendu.

Mieux d’organiser pour ne pas jeter

Vous pouvez également prévoir ce que vous allez manger avant de faire vos courses et vous en tenir à votre liste. Vous éviterez ainsi d’être tenté par des produits que vous n’utiliserez jamais.
Si vous voulez aller plus loin, il existe aussi d’excellentes façons de réutiliser vos déchets alimentaires. J’ai interviewé Andreea par le passé. Elle nous expliquait ce qu’on pouvait faire avec ses déchets de marc de café. Il peut être utilisé pour des recettes ou même comme exfoliant pour le corps !

Produits ultra-transformés : un danger pour la santé et la planète

Transformation alimentaire : de quoi parle-t-on vraiment ?

Presque tous les aliments sont transformés. Mais il existe différents degrés de transformation.

Ce qui vient généralement à l’esprit, ce sont les aliments prêts à consommer, mais pas seulement. Il s’agit en fait d’un processus de transformation des aliments à l’aide d’une machine.

Il peut s’agir de beaucoup de choses : jus d’orange, pizza surgelée, biscuits…

Transformation bénéfique : lutter contre le gaspillage

Tous les aliments transformés n’ont pas le même impact. Certains sont bons car autrement, ils seraient jetés. Lorsqu’une ferme a des fruits abîmés, ils peuvent être transformés en confiture par exemple. C’est une bonne façon de transformer les aliments et d’éviter le gaspillage alimentaire.

Quand la transformation devient nocive : l’ultra-transformation

Le problème vient généralement des aliments ultra-transformés, comme l’explique une étude dans Science Direct. Encore une fois, ce n’est pas tout blanc ou tout noir : tout est question d’équilibre.

Cette nouvelle étude révèle qu’au cours des 30 dernières années, le Brésil a connu une transition nutritionnelle vers un régime alimentaire plus riche en aliments ultra-transformés, et que, parmi les types d’aliments consommés, ce sont eux qui ont le plus contribué à l’aggravation des impacts sur les émissions de gaz à effet de serre, l’empreinte hydrique du pays et l’empreinte écologique, comme la déforestation.

Une production énergivore, polluante et mauvaise pour la santé

En effet, ces processus nécessitent énormément d’énergie. Entre leur élaboration à la machine, leur stockage, leur réfrigération, leur emballage, le plus souvent en plastique, et leur transport, l’empreinte carbone de ce type d’aliments est élevée.

Une autre étude expliquée dans cet article révèle qu’un repas cuisiné à la maison a un impact inférieur de 35 % à celui d’un plat cuisiné transformé. Même si bien sûr, une étude de la sorte a ses propres limites. En pratique, cela peut aussi dépendre d’autres facteurs comme le matériel et la méthode qu’on utilise pour réchauffer un plat préparé, s’il est congelé ou réfrigéré, ou si celui-ci nous permet d’éviter du gaspillage alimentaire…

Les aliments transformés sont également remplis d’additifs, de sels ou de sucres inutiles, d’huiles de palme, et sont pauvres en nutriments.

C’est donc tout bénéfice de ne pas en acheter, car si vous arrêtez de consommer des aliments ultra-transformés, non seulement la planète vous remerciera, mais votre corps aussi.

L’écologie ne doit pas devenir une course à la perfection

Écoutez votre corps, vos besoins, vos moyens. Vous n’avez pas besoin d’être parfait.e pour agir.

Comme on l’a déjà mentionné dans le premier article, certaines personnes n’ont pas le choix de leur régime alimentaire. Les juger est non seulement injuste, mais contre-productif. Mieux vaut des millions de personnes imparfaites mais conscientes qu’un petit nombre d’individus rigides dans leurs positions.

Pensez aux gens et à leurs limitations, pensez aux paysans qui essaient de bien faire le travail. Et ayez toujours à l’esprit la notion d’équilibre, l’une de nos principales valeurs.

L’écologie est un chemin collectif. Et l’équilibre, pas la pureté, doit en être le moteur.

À retenir

  • Il est possible de manger durable sans être 100 % végan.
  • Le régime méditerranéen est reconnu pour ses bénéfices à la fois nutritionnels et environnementaux.
  • Des petits gestes concrets (manger local, réduire le plastique, éviter le gaspillage) ont un réel impact.
  • L’écologie ne doit pas être une course à la perfection.

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