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Comment réduire son empreinte hydrique ?(2/2)

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Après un premier article Comment réduire sa consommation d’eau, qui traitait surtout de la consommation directe, nous souhaitions vous donner quelques pistes sur la consommation indirecte d’eau et comment réussir à limiter le gaspillage de l’or bleu.

Réduire sa consommation d’eau indirecte pour l’environnement : l’empreinte hydrique

On parle beaucoup de l’empreinte carbone. C’est bien, mais ce n’est pas suffisant. Comme on l’expliquait dans une publication sur le compte Instagram de Planeta Sana à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, l’eau douce est extrêmement rare sur terre. Il faut donc s’en préoccuper autant que l’empreinte carbone. 

1. Privilégier l’eau du robinet aux bouteilles en plastique

On ne le dit pas assez. Les produits en plastique consomment beaucoup d’eau à la fabrication.

Le plus ubuesque c’est le cas de la bouteille d’eau en plastique : pour la fabrication d’une bouteille de seulement un demi-litre, on a besoin de 3 litres d’eau et de 33cl de pétrole…  

2. Renoncer aux emballages et acheter en vrac

On l’a dit précédemment, la fabrication de plastique est très gourmande en eau. Quand vous pouvez facilement trouver une alternative au produit emballé, choisissez le produit en vrac! 

Nous avons commencé un carnet d’adresses durables et inclusives. Si vous connaissez d’autres boutiques qui vendent en vrac, n’hésitez pas à les rajouter sur notre carnet collaboratif!

3. Réduire son empreinte hydrique en réduisant ses achats vestimentaires

Selon cet article des Nations Unies, l’industrie textile est la deuxième plus polluante, que ce soit en empreinte carbone ou en empreinte eau.

Selon le Water Footprint Network, il faut environ 10.000 litres d’eau pour produire 1 kg de fibres de coton. Avec un 1kg de fibre vous produisez 1 t-shirt et 1 jeans. Soit 2,500 litres pour un t-shirt classique (250 grammes de coton). Bien que ces chiffres varient d’une source à l’autre.

4. Réduire l’empreinte hydrique liée aux appareils électroniques

Un bon moyen de réduire votre empreinte hydrique consiste à garder vos appareils le plus longtemps possible ou à les acheter d’occasion. La Terre vous remerciera!

En effet, il faut environ 12700 litres d’eau pour votre smartphone, et 27600 litres pour votre ordinateur.

les ordinateurs consomment beaucoup d'eau à leur production

5. L’empreinte hydrique liée à la viande

Si vous mangez de la viande, il faut savoir que des calculs ont été réalisés sur leur empreinte hydrique. Ces mesures sont contestées car elles sont complexes. Il y a l’eau bleue, l’eau grise et l’eau verte mais sans rentrer dans les détails, on est quand même certain que l’élevage est très gourmand en eau comparé à la culture de fruits et légumes. 

Il est donc important de ne pas surconsommer de la viande à tous les repas. Un repas de viande par jour est largement suffisant, et si ce n’est pas assez pour vous, vous pouvez aussi réduire la taille de votre filet et accompagnez votre plat de davantage de légumes. C’est également bon pour votre santé.

Il faut aussi savoir que toutes les viandes ne consomment pas l’eau de la même manière. Le bœuf est celui qui a le plus d’impact, et le poulet environ 3 fois moins. Il est cependant souvent dit que l’élevage de poulet pollue davantage les eaux… Donc la modération reste la clé.

6. La consommation d’eau liée aux aliments végétaux

Ce serait trop simpliste de croire que renoncer à la viande serait suffisant. Certains aliments consomment pratiquement autant d’eau que la viande, et certains même 2 fois plus que le poulet…

Surtout hors saison ou dans des zones très sèches.

Un exemple intéressant est la culture de l’avocat, souvent désastreuse pour l’environnement à plusieurs niveaux, dont au niveau hydrique. 

Par exemple, en Andalousie où il manque déjà d’eau, sa culture provoque un stress hydrique important pour la région selon un article paru dans Le Monde

Autre exemple au Chili: Un kilo d’avocat (environ cinq fruits) demandant à lui seul 1.000 litres d’eau.

D’autres aliments sont très gourmands en eau:

  • Les amandes
  • Le chocolat (17.196 litres par kilogramme de produit).
  • Le café (15.897 litres par kilogramme de produit).
  • Les fruits secs (noix de cajou, pistaches, noisettes)

En comparaison: 

  • PDT: 287 litres
  • Laitue: 237 litres
  • Oeufs: 3265 litres
  • 1 kg de porc : 5988 litres
  • 1 kg de poulet : 4325 litres
  • 1 kg d’œufs : 3265 litres

Source: Water footprint

7. Favoriser la consommation de produits bios 

Bien sûr, si vous en avez les moyens… Mais il existe de plus en plus d’options accessibles avec les coopératives (nous commençons à en repertorier sur notre carnet d’adresses), ou si vous en avez la possibilité, en cultivant vous même dans votre jardin. 

Repas di jardin bio reduisant son impact hydrique
Repas d’un restaurant bio avec produits du jardin

En tous cas, une étude sur 22 ans a permis de conclure que la culture biologique consommait environ 30% moins d’énergie que l’agriculture traditionnelle.

Vous pouvez aussi lire le rapport plus complet sur la comparaison entre agriculture avec ou sans pesticide.

Si vous ne pouvez pas vous permettre de manger bio, votez au moins pour des politiques qui l’encouragent. 

8. Eviter les déchets pour réduire son empreinte hydrique

Tous les déchets ont d’abord été des produits, qui ont consommé de l’eau lors de leur élaboration. Que ce soit les déchets plastiques comme mentionné plus haut, ou le gaspillage alimentaire, c’est le même résultat. 

Nous ne buvons que très peu d’eau en comparaison de l’eau que nous “mangeons” à travers notre consommation alimentaire, comme on l’a vu avec les exemples cités plus haut. Si en plus, on les jette, alors c’est juste une perte “sèche”, sans jeu de mot ironique…

L’Organisation pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) explique que le gaspillage alimentaire représente environ 250 km3 d’eau gaspillée pour rien en 2007. C’est environ 3,5 fois l’empreinte hydrique bleue des Etats Unis, et c’est environ 3 fois le volume du Lac de Genève

piscine baignade interdite lanzarote
Oeuvre de César Manrique à Lanzarote avec lagon sans baignade

Petit rappel Wikipedia:

  • L’eau bleue est l’eau captée pour les usages domestiques et agricoles. C’est ce qu’on appelle aussi l’eau douce de surface ou souterraine, autrement dit l’eau douce des lacs, des rivières et des aquifères ;
  • L’eau verte est l’eau de pluie stockée dans le sol ;
  • L’eau grise est l’eau polluée par les processus de production. Elle désigne aussi la quantité d’eau bleue nécessaire pour diluer suffisamment l’eau usée rejetée et rendre l’eau à nouveau disponible pour un autre usage.

Pour aller plus loin dans votre démarche écologique, vous pouvez calculer votre empreinte hydrique sur le site Waterfootprint.

Nous espérons que ces deux articles vous ont aidé à trouver des pistes plausibles pour économiser cet or bleu que nous prenons trop souvent pour acquis dans nos sociétés et qu’il est urgent de préserver.

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